Sa main glisse sur le parchemin immaculé, un sourire malsain se forge sur ses lèvres, il inspire et repose le livre ancien sur son bureau. Quelques articles de journaux sont posés en-dessous, il les avait tous lu, un à un, pour comprendre, pour tenter de savoir qui avait bien pu arrêter tout ça, dissoudre ce club, cette magnificence de la plus haute aristocratie pour la disparition de cinq sottes. Il passe sa langue sur ses lèvres, et se lève d'un bond, il avait appelé le peuple de Cambridge à l'écouter aujourd'hui, la plus belle bourgeoisie, les riches, ceux égales à son niveau d’intellect, mais également aux comptes en banques bien remplis. Ils s'étaient effacés du devant de la scène, pour presque disparaître, mais il était fatigué, fatigué de devoir passer ses journées avec ces ratés, avec ces pauvres gens qui ne faisaient que l'envier pour ce qu'il avait, ce qu'il méritait. C'était un posh, et il n'avait absolument pas honte de l'avouer, il haïssait tout ceux qui s'imposaient à sa vie, alors qu'il n'en voulait pas. Ce club serait un échappatoire, une nouvelle vie d'extravagance, de richesse, mais surtout d'alliance et d'amitié. (…) Une assemblée s'était formée devant lui, il sourit, d'un sourire carnassier, presque malsain et se mit au devant de la scène. Il inspira, puis expira, dans un dernier raclement de gorge, il bomba le torse et commença à parler. « Mes chers camarades, je vous ai appelé aujourd'hui, pour vous faire part d'une nouvelle. Nous sommes l'élite, nous sommes l'avenir, mais  nous sommes surtout la finance de cette université, sans nous, ils n'existeraient pas, ils ont besoin de nous. » Il marqua une pause théâtrale, captivant le regard des uns et des autres. « Le club n'est pas mort, il renait de ses cendres. La chasse aux membres est ouverte, et seuls les meilleurs, seuls les plus méritants auront la chance d'en porter la chevalière. Préparez-vous, car personne ne vous arrêtera cette fois-ci. » Il n'apprenait pas de ses erreurs et ne s’apitoyait pas sur le sort de ces pauvres gens aux revenus trop modestes. Non, il était déterminé, cette fois-ci ils y arriveraient, cette fois-ci ils brilleraient. Le nom du club ne mourrait pas, il subsisterait dans l'ombre.