« Et la crevette ! »  Quelques frissons laissèrent transparaitre les sentiments d’Olie. Réaction presque viscéral à chaque fois que le son de cette voix parvenait à ses oreilles. Il s’approcha, à pas de loup, vers la petite brunette au grand caractère. « Tu vas où comme ça ? » regards fixes, indifférents, enfin tentant de l’être. Dexter était ce genre de garçon, un peu je-m’en-foutiste à croire que le monde allait être à ses pieds et par le monde, bien sûr, spécialement la gente féminine. Olie avait intégrée l’université avec succès, laissant derrière elle ses problèmes du passée, elle avait même réussi à intégrer un prestigieux club de personnes comme elles, riche, beau, puissant. Elle était ce qu’elle avait toujours voulu être une femme respectée, forte et indépendante « Qu’est-ce ça peut bien te faire ? Don juan » elle haïssait tout dans cet être en face d’elle : son air hautain, son supèriorisme, sa façon de parler, même sa façon de sourire.  Et pourtant, ces quelques frissons trahissait autre chose, quelque chose de plus fort que la haine, et tout le monde sait qu’il n’y a qu’une seule chose plus fort que la haine. Elle ne détestait pas les garçons, elle détestait ce garçon. Elle avait juste l’intime conviction que quelque part, il y a aurait quelqu’un pour elle, ou peut-être ne faisait-elle que se cacher derrière des discours tantôt un peu rêveur, tantôt un peu féministe. « Mais ce que je ne veux pas que ma petite crevette soit blessée au cours d’une manifestation féministe. J’ai entendu dire qu’elles étaient parfois violente » son visage s’empourpra, ses points se serrèrent. Elle était ordinairement assez forte au réplique, elle obtenait toujours le dernier mot. Certains professeurs avaient regretté que celle-ci ne fasse pas politique. Mais en face de lui, elle redevenait une petite Olie faible et insignifiante, et elle détestait ça. C’était une Strauss, après tout. « Oui j’ai entendu dire qu’il y a un sale pervers qui rode dans le coin » deux talons se tournent en unisson, et une petite brunette s’éloigna, non indemne. Dexter l’exaspérait, Dexter la déséquilibrait, Dexter était la seule chose qui lui empêchait de vivre pleinement sa vie étudiante et pourtant, elle n’aurait voulu pour rien ne monde qu’il n’arrête de l'appeler sa petite crevette.