sweet, dear hustler (Libre)

Fallait que je souffle
Mon visage c'était une esquisse à la fatigue
et en haut il y avait es nuages
pleurant des clapotis infinis
moi j'étais là
sous eux
filant comme l'air
en route pour une salle sombre
une de ces salles obscures
où passer ma mélancolie sous silence
dans ma longue embardée j'essayais d'oublier
l'inspiration n'était pas là
elle ne montrait pas le plus simple bourgeon
ou la plus basse germe
elle était tout bonnement absente
éteinte
l'art nourrit l'art que je disais
et j'en espérait la véracité
ou je n'aurais plus que à aller me shooter
d'une drogue bien dosée
j'étais devant la bâtisse
les films à l'affiche étaient exposés
tel des fresques sur un mur pommelé
mes yeux s'apposèrent sur celle qui faisait acte d'esthétisme
le choix était donc fait
et mon corps s'engouffra dans cette salle à brouhaha incessant
la lumière se dissipait
le voile s'allumait
et le film commençait