[...] l'endroit dans lequel se situait sid n'était autre que la bibliothèque de son université. son université, le célèbre et glorieux cambridge, lieu où l'on avait vu passer tant d'illustres noms, d'immenses artistes qui ont parcouru les époques. comme tous les élèves présents ici, on aurait pu penser que sidney devonshire était en train de studieusement étudier, assis posément sur un des bureaux donnant vue sur la court du collège, quelques bouquins posés devant lui. mais s'il on regardait de plus près, l'on aurait pu voir un jeune homme observant minutieusement l'extérieur, comme intrigué par quelque chose. et au lieu d'être normalement accompagné d'un livre, c'était un verre de wisky qui se trouvait dans sa main. comme si sid était du genre à perdre du temps dans une foutue bibliothèque, bien au contraire. c'était une habitude qu'il avait pris depuis quelques semaines : venir ici, à cette table précisément, fenêtres ouvertes, un verre d'alcool à la main pour faire passer le temps, le regard toujours dehors, ne bougeant pas une seule seconde de son objectif. et elle était là, toujours à la même heure, tranquillement assise sur la pelouse chatoyante et fraîchement coupée, ses devoirs déposés au sol et ses brillants cheveux soulevés par la brise de cette fin de journée. il la regardait soigneusement, au détail près, ça en devenait presque de l'adoration malsaine par moment. sa chevelure dorée que l'on aurait envie de caresser comme si c'était le plus précieux des bijoux, ses yeux bruns foncés et pétillants courbés qui feraient rougir de plaisir tant ils sont beaux, ainsi que cette bouche beige et légèrement pulpeuse qui ne demande qu'à être embrassée. elle paraissait pour sid inhumaine, une jeune femme aussi idéale n'existait pas dans ce monde de faibles où la créature féminine n'était qu'une moins que rien pour lui, une catin des bas quartiers qui n'avait de service que dans un lit. pourtant, elle était l'exception. elle était telle la déesse vénus, enflammait l'âme du brun comme une braise qui pourtant était restée froide et glaciale depuis tant d'années. pour tout dire, sid n'arrivait pas à réaliser qu'elle était à seulement quelques mètres de lui, il n'arrivait pas non plus à croire que ses pensées étaient telles pour une personne de son espèce. lui qui avait si peu de considération pour la femme, lui qui la considérait comme de la sous-merde, notamment depuis qu'il avait appris qui était son véritable père, il y a trois années de cela. [...] mais sidney fut soudainement sorti de sa torpeur lorsqu'il sentit deux mains se poser sur ses épaules. sursautant légèrement de surprise, il ne prit cependant pas la peine de se retourner sachant pertinemment l'auteur de ce geste, l'unique personne qui avait eu l'audace de le toucher ainsi : son meilleur ami, alastair. sid l'entendit lui chuchoter à l'oreille, comme s'il s’apprêtait à révéler un secret. what i can see... your next victim, right ? sidney ne prit pas la peine de répondre. à quoi bon parler si ce n'est que pour affirmer quelque chose que son meilleur ami savait déjà. ce qui commença cependant à énerver le jeune homme, c'était le regard que posait alastair sur elle. sa chasse gardée, la sienne, sa nouvelle victime. bien que son regard n'exprimait aucun désir si ce n'est de la moquerie, sid ne le supportait tout simplement pas. il sentit ses doigts se resserrer sur son verre vide, se contracter, craquer ses phalanges sur celui-ci. ce n'était pas la première fois que sidney cassait quelque chose quand il était énervé, mais ce n'était pas comme s'il avait à se préoccuper des coups de réparation de toute manière. mais bizarrement et à l'intérieur de lui, le brun savait que quelque chose clochait. cette sensation était à la fois dérangeante tout comme étrangement agréable. cette chaleur qu'il ressentait au fond de lui, lui affirmant que cette fille n'était pas comme les autres. les autres, les femmes, celles qui passaient en abondance dans ses draps, sachant respectivement leur sort, l'attendant parfois même impatiemment. mais chez elle, il y avait cette contradiction qui se jouait chez lui, ce paradoxe qui l'intriguait même le soir avant de s'endormir, cette antinomie l'agaçait même en journée tant il la pensait souvent. il la désirait puissamment autant qu'il se dégouttait de songer à elle de cette façon. elle l'obnubilait incompréhensiblement l'intégralité de ses journées, alors qu'il maudissait en temps normal tout ce qui était du type féminin. jane winchilsea, blond, brown eyes, simple scholarship holder, member of the bohemian club, rather cute in her ki-... alastair n'eut le temps de terminer sa phrase que sid envoya balancer violemment son verre contre l'une des étagères de la pièce, créant un monstrueux boucan qui attira les regards des autres étudiants présents, pour attraper violemment par le col de sa chemise de son meilleur ami dans un geste menaçant. mais à la vue du sourire triomphant qui trônait sur ses lèvres, sid sut directement qu'alastair était arrivé à terme de son but. sid, bien qu'impulsif, ne s'énervait jamais pour une femme, jamais. i knew it, she's important for you. encore une fois alastair lui retira les mots de la bouche. cet enfoiré avait totalement raison et c'était ça le pire dans toute cette histoire. mais o' grand jamais sidney devonshire avouerait avoir un penchant pour cette foutue jane winchilsea, jamais. [...] what do you say ? you're just a noble fucking shitass. you know perfectly that i absolutely don't care of her person. the only thing which interests me in her, it's her body and the fact that she is in this club of morons, as usual. les paroles de sid élucidaient quelque chose, mais ses yeux en disaient une autre. il se contredisait comme un pauvre con et alastair prenait plaisir à voir ça. you really think after all of these years that i don't know you ?  that i don't know when you lying just like the small dick that you are ? le brun ne répondit pas, lassait de s'exprimer si ce n'est pour continuer de dire des mensonges qu'alastair s'évertuera de briser. just say me, why. why her, sidney ? sidney, sidney... [...] pour répondre aux interrogations d'alastair, lui-même ne savait pas. le trouble persistait dans la tête de sid et il ne serait dire avec des mots ce que représentait jane à ses yeux. à vrai dire, il ne put dire qu'une seule chose. there doesn't have reasons, alastair... she's just her, just her. [...]